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Existe-t-il un âge idéal pour emprunter ? Ni trop jeune, ni trop vieux ? Si la question est courante, la réponse n’est pas évidente et peut varier selon les établissements bancaires, mais aussi, et plus généralement, en fonction du profil de l’emprunteur. Emprunter à 25-30 ans ou à la retraite ne se fait évidemment pas dans les mêmes conditions.

 Existe-t-il une limite d’âge pour emprunter ?

Être retraité et vouloir faire un crédit immobilier ne sont pas deux choses incompatibles, loin de là. S’il y a un premier point à souligner, c’est bien celui-ci : il n’existe aucune limite d’âge d’un point de vue juridique. Il est donc possible, en théorie, de souscrire un crédit à n'importe quel âge. Dans la pratique, la situation s’avère néanmoins plus complexe. Les conditions d'emprunt ne sont pas les mêmes selon que l'on soit un trentenaire entrant dans la vie active, un quadragénaire en activité ou un sexagénaire à la retraite. Pour chaque profil d’emprunteur il existe des difficultés liées à l’âge. Des difficultés qui, parfois, peuvent conduire au refus de crédit immobilier.

Passé 60 ans notamment, la situation se complique et ce à cause de la difficulté d’obtenir une assurance de prêt immobilier. Qui dit crédit immobilier, dit assurance emprunteur. Si cette assurance n’est pas obligatoire, la quasi-totalité des banques l’exige. Il s’agit pour ces dernières de garantir le paiement des échéances du prêt dans le cas où l’emprunteur serait dans l'incapacité de le rembourser. Si les problèmes de santé peuvent arriver à tout âge, les risques se multiplient en vieillissant. Or, plus les risques sont nombreux, plus cette assurance devient chère et difficile à décrocher. Les banques préfèrent donc des profils plus jeunes, gages de sécurité.

Néanmoins, avec l'allongement de l'espérance de vie, les établissements bancaires sont contraints de changer leur approche. Elles prêtent ainsi plus facilement aux retraités, même si les conditions s’avèrent plus strictes. Quoi qu’il en soit, la banque scrute en premier lieu les revenus actuels et futurs de l’emprunteur afin de déterminer le risque pris. Plus ce risque est élevé, plus la banque proposera un taux d’intérêt élevé. Elle peut également, et tout simplement, refuser d’accorder le prêt immobilier. En effet, rien n’oblige une banque à accorder un crédit immobilier.

Contracter un prêt immobilier lorsque l’on est jeune

Selon une étude d’un professionnel en courtage consacrée au « profil type de l’emprunteur », l’âge moyen était l’année dernière de 36 ans. Un profil apprécié par les banques car il s’agit de clients ayant de nombreuses années de travail devant eux et donc de nombreux salaires à percevoir. Pour les jeunes, la difficulté rencontrée n’est donc pas liée à l’âge. Pour ces derniers le problème concerne l’apport. Alors que les banques exigent un apport, les emprunteurs les plus jeunes ne peuvent pas toujours y satisfaire. S’ils parviennent à en constituer un, celui-ci peut également être d’un montant insuffisant.

Un autre problème peut être soulevé pour ce qui est des jeunes : avoir un CDI et des revenus fixes et durables. Il est aujourd’hui en effet très difficile, voire impossible, d’emprunter sans avoir un CDI et des garanties de revenus. Si ces deux conditions sont réunies, les jeunes profils, souvent primo-accédants, se voient proposer des solutions adaptées à leur situation. Les banques leur proposent notamment des prêts de longue durée. Selon l’Observatoire Crédit Logement CSA, la durée moyenne d’un prêt était en 2018 de plus de 19 ans.

Immobilier : emprunter après 60 ans

Emprunter jusqu’à 65 ans ne pose pas de difficulté particulière ; le calcul des primes ne changeant pas, que l’emprunteur soit âgé de 40 ou 65 ans. Une fois cet âge fatidique passé, c'est l'assurance décès-invalidité (il s’agit de la principale garantie proposée par une assurance de prêt immobilier) liée au crédit qui pose problème. Selon les contrats mais surtout selon les établissements, l’âge limite oscille entre 58 et 70 ans. D’un coût plus important que les contrats « classiques », un grand nombre de banques et d’assureurs proposent néanmoins des contrats « seniors » adaptés aux personnes âgées. Pour ces assurances, la couverture peut grimper jusqu’à 85 ou 90 ans. Il ne faut pas non plus oublier que pour les séniors, comme pour les personnes ayant ou ayant eu un problème de santé grave, il existe la convention AERAS (s'assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé). Cette dernière leur facilite l'accès à l'assurance et à l'emprunt.

L’assurance-crédit n’est toutefois pas la seule difficulté que peuvent rencontrer des emprunteurs âgés. Lorsque ces derniers contractent un prêt immobilier après 40 ou 50 ans, son remboursement n’est pas terminé lorsque sonne l’heure de la retraite. Un cap synonyme de baisse de revenus. Pour y faire face, certaines banques mettent au point des financements à la carte. Cela permet de prévoir une baisse des mensualités et des primes d'assurance lors du départ en retraite. Ces profils profitent néanmoins de leur âge. Alors que les jeunes actifs ont souvent du mal à se constituer un apport, les plus âgés ont parfois des économies importantes.  Le taux d’emprunt sera quant à lui très similaire à celui d'un emprunteur de 35 ou 40 ans.

Charles Van Den DRIESSCHE

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