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Pour les conditions de prêt, il pourrait s’agir de l’année de tous les records. Et les Français ne s’y trompent pas et se lancent massivement dans la réalisation de leur projet immobilier.

L’encours des crédits immobiliers progresse au premier trimestre

Les Français semblent avoir un goût prononcé à devenir propriétaire au cours de leur vie. C’est un constat qui ressort de la dernière étude de la Banque de France, datant du mois de mars, et qui évoque l’évolution de la demande de crédit à l’habitat. Au total, l’encours des crédits immobiliers, qui additionne l’intégralité des prêts en cours de remboursement, dépasse de peu la barre symbolique de 1 000 milliards d’euros.

Depuis le début de 2019, cet encours affiche aussi une croissance sur un an de 5,9% en janvier et de 6% en février et également en mars. Des données encourageantes pour le secteur de l’immobilier qui va dans une direction opposée à l’encours des crédits à la consommation, en repli au premier trimestre de cette année.

Les taux bas et le recul des conditions d’octroi d’un prêt stimulent la demande

Pas de doute, le crédit immobilier jouit d’une période particulièrement euphorique. La contraction de nouveaux emprunts est soutenue avec une progression de +16,8% sur un an entre février 2019 à avril 2019 par rapport à la période identique l’année précédente. Mais comment expliquer cette tendance ?

En l’espèce, les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir les taux bas durant toute l’année incitent les particuliers à investir dans l’immobilier. Et la dynamique des taux d’intérêt se distingue par sa commodité. En effet, les taux n’en finissent plus de baisser et ont même atteint un niveau quasi historique en avril dernier. D’après l’Observatoire Crédit Logement CSA, le taux moyen d’emprunt atteignait 1,35% (hors assurance), proche du seuil le plus bas mesuré de novembre 2016 avec 1,33%.

D’autre part, la courbe du crédit immobilier est appuyée par un assouplissement drastique des conditions pour contracter un prêt auprès d’un organisme financier. En l’occurrence, les établissements bancaires  ont élargi leurs critères afin d’accorder un plus grand nombre de crédits. Par exemple, ils sont moins frileux à financer des dossiers où la durée de remboursement court sur plus de 25 ans. Une décision qui a pour effet d’augmenter la durée moyenne d’amortissement des crédits immobiliers qui a progressé de 29 mois depuis 2014 pour atteindre 227 mois en avril 2019.

Une conjoncture qui encourage au rachat de crédit

Enfin, la baisse des taux d’intérêt pousse les Français, déjà à la tête d’un emprunt, à s’intéresser davantage à la renégociation de crédit immobilier. Au vu de la faiblesse actuelle du coût du crédit, cette opération peut effectivement faire économiser plusieurs milliers d’euros à un emprunteur.

Mais si la banque prêteuse se montre récalcitrante à la renégociation, il existe aussi le rachat de crédit immobilier pour négocier un meilleur taux que celui d’origine. Néanmoins, pour que l’opération soit réellement bénéfique, le nouveau taux doit être réduit d’au moins 0,75% par rapport à l’initial, le montant des encours racheté doit être supérieur ou égal à 75 000 euros et la demande est à enclencher avant la fin du premier tiers de remboursement du prêt.

Emmanuel CROGNIER

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