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Les taux ont de nouveau cassé un précédent record datant du mois de mai avec un coût du crédit moyen de 1,25% en juin.

Nouvel exploit pour les taux de crédit à l’habitat

En deux mois consécutifs, le taux d’intérêt moyen des emprunts immobilier a battu par deux fois son propre record. Avec 1,31% en automne 2016, il était bon de croire que le coût du crédit n’irait pas plus bas. Mais c’était sans compter l’appétit des banques de produire toujours plus d’encours en accordant des prêts avec des conditions des plus avantageuses et des critères plus accessibles. Pourquoi misent-elles sur un produit qui leur confère une marge de rentabilité réduite ? Parce que le prêt immobilier est avant toute chose un excellent outil pour attirer de nouveaux clients, mais aussi et surtout pour les fidéliser sur le long terme.

Maintenant, le record est tombé une première fois en mai dernier avec des offres de crédit soumises à un taux moyen de 1,29%. Mais les organismes financiers sont allés encore plus loin puisqu’ils ont proposé un taux d’intérêt moyen de 1,25% en juin selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA, soit un niveau qui éclate un peu plus le plancher historique. Sur 15 ans, le taux moyen est même inférieur à 1% avec 0,99%, contre 1,17% sur 20 ans et 1,39% sur 25 ans.

Jamais les Français n’ont eu affaire à un loyer de l’argent aussi attractif et les taux sont, à l’heure actuelle, 4,5 fois plus faibles que lors des premières années de 2000. La comparaison est encore plus flagrante en se référant aux indicateurs 30 ans auparavant où la population s’endettait avec des taux 11 fois supérieurs.

Des prêts longues durées pour les jeunes emprunteurs

Même les Français au profil plus complexe à financer parviennent à accéder à la propriété. Comment est-ce possible ? Parce que les établissements bancaires n’hésitent plus à flexibiliser leurs critères d’attribution pour prêter avec plus de facilité. Les primo-accédants, qui sont parfois moins prompts à auto-financer l’apport personnel, parviennent à concrétiser leur projet immobilier en recourant à un crédit à 110%. Même chose pour les foyers aux revenus modestes qui réussissent à s’endetter sur des durées plus longues alors que les prêts sur 25 et 30 ans étaient bien plus rares autrefois.

Cet assouplissement drastique a pour effet d’augmenter la durée moyenne des prêts pour s’établir à 228 mois en juin, alors qu’elle n’était que de 161 mois en 2001. En juin, 42,3% des crédits accordés comprenaient une durée de remboursement supérieure ou égale à 25 ans. De retour 20 ans dans le passé, ces offres étaient quasi nulles. Et sans surprise, 53,3% des moins de 35 ans se retrouvent à s’endetter sur 25 ans et plus, alors que la proportion des 45 ans et plus n’est que de 22,7%. Et plus l’âge augmente, plus la tendance est largement à la baisse puisque les ressources ont le temps de s’accumuler avec les années, ce qui accroît la marge de manœuvre et la capacité d’emprunt.

Mathieu DUBUFFET

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