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Si les taux les plus bas sont accordés aux emprunteurs avec de hauts revenus, les variations les plus performantes sur un an reviennent aux faibles revenus.

En un an, les plus fortes variations des taux sont pour les plus modestes

Alors qu’il est courant de croire que l’accession à la propriété reste le privilège des Français les plus aisés, les statistiques relevées par l’Observatoire Crédit Logement CSA démontrent pourtant le contraire. En effet, les emprunteurs aux revenus les plus modestes, insérés dans le 4ème groupe de l’étude mensuel de l’organisme, se sont retrouvés à profiter des plus fortes baisses des taux moyens accordés entre mai 2018 et mai 2019.  Ils sont passés de 1,55% à 1,28% pour un emprunt remboursé sur 15 ans, de 1,72% à 1,47% sur 20 ans et de 1,96% à 1,66% sur 25 ans.

Ces écarts enregistrés en un an sont, tout simplement, les plus importantes réductions quels que soient les profils et les revenus étudiés. Aucune autre catégorie plus élevée n’obtient des baisses aussi conséquentes. En revanche, ce sont toujours les emprunteurs aisés qui négocient les meilleurs taux de crédit à l’habitat grâce à des prêts contractés sur de courtes périodes. Les dossiers de qualité en mesure d’amortir leur crédit entre 10 et 15 ans peuvent par exemple profiter de taux sous la barre des 1%.

Des taux toujours bas dans les prochains mois

A n’en pas douter, c’est une excellente nouvelle pour les ménages aux revenus moyens qui souhaitent financer un projet immobilier. Et dans les mois à venir, les perspectives sont encore bonnes puisque les taux ne devraient pas repartir fondamentalement à la hausse. La Banque centrale européenne, (BCE) en grande partie à l’origine de la situation des taux historiquement bas, n’a pas changé de cap et continue de pointer sa politique vers un coût du crédit très accessible.

Aussi, les établissements bancaires gardent leurs positions et sont toujours en mesure de financer toutes sortes de profils, même les dossiers les plus difficiles. L’ouverture de leurs critères d’attribution, bien plus souples qu’auparavant, est due à un besoin de soutenir leur production d’encours et de conquérir de nouveaux clients. Pour les ménages aux ressources limitées, c’est une opportunité pour s’endetter sur des durées de plus en plus longues afin de diminuer le montant des mensualités et la part qu’elles représentent dans le budget.

Mathieu DUBUFFET

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