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Face aux taux bas qui ne finissent plus de se prolonger, les banques suisses ont pris la décision de taxer les dépôts sur les comptes bancaires des clients aisés.

Pas de taxe sur les dépôts attendue en France

Une annonce de plusieurs banques étrangères fait figure de pavé dans la mare. Des établissements suisses, mais également Allemands, ont indiqué qu’ils allaient procéder à une taxation sur les dépôts de liquidité de leurs clients. Concrètement, ces derniers vont devoir payer un pourcentage sur l’argent laissé sur les comptes bancaires classiques.

Les Français sont-ils en droit de s’inquiéter de voir les professionnels tricolores faire de même à l’avenir ? Pour l’instant, pas de panique puisque rien n’indique que les banques iront dans cette direction. Une nouvelle rassurante d’autant que les Français sont des champions en la matière quand il s’agit de laisser de l’argent dormant sur des comptes classiques. Rien qu’entre janvier et mai 2019, 15,5 milliards d’euros se sont accumulés, soit une progression de plus de 50% sur un an. Un fait étonnant alors que les comptes bancaires n’offrent aucune rémunération en échange du blocage des fonds.

Une taxation en réponse à la faiblesse des taux d’intérêt

En outre, chez les Helvètes,  il faut préciser que seuls les clients fortunés vont se voir facturer leurs dépôts, excluant donc une grande partie des populations. Certaines banques suisses ont annoncé l’arrivée en novembre de la taxe annuelle de 0,6% dès 500 000 euros ainsi que de 0,75% dès que les rentrées excédent 2 millions d’euros.

Mais pourquoi en viennent-elles à taxer leurs clients sur de simples comptes de dépôts ? Pour obtenir des indications, il faut se pencher sur la conjoncture des taux d’intérêt de crédit. Actuellement, la plupart des pays du vieux continent pratiquent des taux extrêmement bas pour financer les projets immobiliers, comme le veut la Banque centrale européenne (BCE).

La politique de l’autorité de supervision encourage en effet l’investissement des particuliers et des entreprises dans le but de générer de bonnes performances économiques. Seulement, ce sont les banques qui pâtissent de ces directives puisque le coût du crédit très attractif vient mettre à mal leur marge de rentabilité. Et d’après les annonces de la BCE sur les perspectives futures des taux, tout indique qu’ils n’ont pas fini de chuter d’ici à la fin de l’année. Dans l’Hexagone, les taux fléchissent chaque mois et battent des seuils jamais vus en un temps record. En juillet, les banques ouvraient le robinet du crédit avec un taux moyen de 1,20%. En Suisse, les emprunteurs ont même déjà pu emprunter avec des taux négatifs, une offre utopique en France.

Mathieu DUBUFFET

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