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L’argent liquide tend à disparaître avec le développement des paiements dématérialisés. En France, la technologie du sans contact affiche une croissance annuelle à deux chiffres et est en voie de devenir incontournable.

L’espèce en perte de vitesse avec une baisse de 8,4% d’automates en 4 ans

La situation n’est pas nouvelle. Depuis quelques années maintenant, certaines zones de la France sont touchées par un phénomène de désertification des distributeurs de billets de banque. Des populations, majoritairement issues des petites villes de campagne, se retrouvent dans l’obligation d’effectuer de longs trajets pour retirer de l’argent liquide. Face aux coûts exorbitants de l’entretien des machines, les établissements bancaires décident tout simplement de retirer de la circulation les automates qui n’affichent plus une rentabilité suffisante. Résultat, la France est passée de 59 000 distributeurs en 2014 à 54 000 en 2018.

Mais au-delà de la question de la rentabilité de ces points de retrait, les banques ont bien compris que les Français sont en train de prendre le virage des paiements dématérialisés. Effectivement, les usagers sont de plus en plus friands de la carte bancaire pour réaliser leurs transactions. Les professionnels n’ont donc pas loupé le coche et concentrent leur énergie à développer de nouveaux services en mesure de faire progresser l’engouement autour des CB. Et l’introduction du paiement sans contact est l’illustration parfaite de la perte de vitesse du cash.

1 750 fois plus de paiements sans contact entre 2012 et 2018

Pour rappel, la technologie sans contact est un moyen qui permet de payer instantanément une transaction en approchant une carte bancaire à côté d’un boitier éligible. Dans l’immédiat plafonnés à 30 euros, les paiements ne nécessitent pas de renseigner le code secret de la carte associée et ils allouent de ce fait une meilleure rapidité. Non-obligatoire pour l’instant, les clients sont en droit de ne pas activer le sans contact sur leur carte bancaire. Mais encore faut-il le mentionner à la banque avant la fabrication.

En 2012, période où la technologie débute son lancement au grand public, seuls 1,2 million d’opérations sont réalisées à l’aide du sans contact. Il va falloir patienter jusqu’en 2017 pour voir le cap du milliard être franchi avec 1,2 milliard d’opérations pour une valeur de 12 millions d’euros. La croissance de 75% enregistrée entre 2017 et 2018 témoigne d’un enthousiasme général et d’une méthode de paiement définitivement adoptée par les Français.

Au total, ce sont plus de 2 milliards de paiements sans contact qui ont été exécutés l’année dernière, soit 22,5 milliards d’euros. Des résultats boostés par la facilité de payer les nombreux achats à petites sommes dans les commerces de proximité. Et le Groupement des Cartes Bancaires CB estime que 2019 se clôturera avec plus de 3 milliards d’opérations sans contact.

Les commerçants n’ont pas d’autre choix que d’emboiter le pas et d’installer des terminaux compatibles avec la technologie. En 2018, ils étaient 53% à proposer cette méthode dans leur enseigne. Et maintenant, même les structures plus atypiques, telles que les associations voire les lieux religieux, se mettent au sans contact. Entre la volonté des autorités françaises et européennes de réduire l’usage du liquide, par souci d’économie, et la bonne réception du sans contact via les cartes bancaires et les mobiles, nul doute que les paiements dématérialisés ont de l’avenir.

Mathieu DUBUFFET

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