Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a affirmé que les conditions actuelles de financement caractérisées par des taux historiquement bas, constituent une réelle menace pour le système financier.
Les taux bas pèsent sur les marges des banques
Lors de la présentation du rapport annuel de l’ACPR (autorité de contrôle prudentiel et de régulation), le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a appelé à une vigilance accrue sur les potentiels risques qui menacent le système financier.
Il a mis en avant les risques liés à la faiblesse des taux d’intérêt. Il estime que les conditions actuelles de financement ont un effet très sensible sur les marges des banques et des établissements de crédits.
De plus, M. Noyer a mis un accent particulier sur le fait que la baisse du coût des ressources n’impacte pas l’épargne réglementée (livret A, LDD, PEL…) et que les opérations de renégociation ou de regroupement de crédits immobiliers se multiplient.
Les risques concernent aussi les assureurs
Selon Noyer, qui est aussi le président de l’ACPR, la conjoncture des taux historiquement bas induit à moyen terme des risques pour les assureurs (banques, compagnie d’assurance).
La baisse continue des taux entraîne une chute progressive et durable du rendement des actifs pénalisant particulièrement les tenants des contrats d’assurance vie.
Cependant, si le gouverneur de la Banque de France a annoncé qu’en 2014 les prêteurs et compagnies d’assurance avaient renforcé leur solidité financière, il a toutefois fait savoir que le taux d’intérêt bas et la volatilité des marchés nécessitaient une vigilance particulière des banques et des assureurs.
A savoir que l’année dernière, différents risques ont pesé sur les banques. A ce jour, malgré plusieurs mesures visant à protéger le secteur financier, il nécessite toujours une attention particulière.
Mise en garde sur le livret A
Le président de l’ACPR a également mis en garde sur les risques de déstabilisation liés au livret A et à certaines épargnes réglementées.
Rappelons qu’en janvier dernier, le gouvernement avait décidé de maintenir le taux du livret A à 1 % contre l’avis de la Banque de France.
L’institution estime que la déconnexion des taux de rendement administrés gène la mise en place de la politique monétaire de la banque centrale Européenne (BCE).
Elle rappelle donc ses recommandations sur le taux de rendement des plans d’épargne réglementés, soit en respectant à la lettre la formule d’indexation automatique (basée sur le taux d’inflation), soit en confiant à la banque de France le calcul du taux de rendement de ces épargnes.